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Visite de l’usine « Caran d’Ache »

Le 19 août 2015

 

ACCUEIL CARAN D ACHE

L’enfant de Mers el-Kébir a reçu, à Noël, une boîte de crayons de couleurs qui va influer sur le cours de sa vie. A Genève, mes lecteurs n’ont pas tardé à reconnaître la boîte mythique, au savant dégradé, fleurant le bois coupé. C’est ainsi que mon petit Michel nous a ouvert les portes de la célèbre fabrique, si chère au coeur des Genevois. Caran d’Ache fête cette année son centième anniversaire. Alexandre Regad et moi-même avons été chaleureusement reçus par Madame Hubscher, la Présidente, qui nous a consacré une matinée.

Madame Hubscher nous a guidés à travers les ateliers et nous avons découvert avec un immense intérêt chaque étape de la fabrication des crayons, depuis la conception de la pâte pigmentée, en passant par le « spaghetti », le rainurage de l’écrin de bois dans lequel sera le spaghetti sera enserré, collé, la taille de la mine, les bains de couleur successifs, la pose délicate de la petite goutte de cire à l’extrémité du crayon, le séchage, le stockage…. jusqu’au moment où les crayons se trouvent bien rangés dans le bon ordre du nuancier. Avant de fermer la boîte une main délicate fait rouler les crayons afin que les impressions dorées de chaque crayon figurent bien sur le dessus. C’est plus joli à voir lorsque l’on ouvre la boîte !

 

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Madame Hubscher nous a ensuite invités à déjeuner. Sur le conseil du maire de Thônex, des espèces végétales sauvages ont été plantées dans le parc entourant l’usine. C’était si réussi qu’il fut ensuite décidé d’y implanter une ruche, afin que des abeilles profitent de toutes ces belles plantes et fleurs. Une reine des abeilles, venue du canton de Vaud a été confortablement installée dans les jardins de Caran d’Ache. Elle s’y est trouvée si heureuse, que le miel Caran d’Ache est né (dernière production 200 kilos). La cire produite est ensuite utilisée dans le processus de fabrication des crayons… L’amour du travail bien fait associé à l’intelligence et à la créativité constituent sans aucun doute la recette infaillible du succès des crayons de Caran d’Ache, au coeur de l’émotion, souvent imités, mais jamais égalés.

Il y a quelque temps, je me suis offert la boîte de quarante crayons. Je n’ai pas le don du dessin -hélas- et je me suis fait ce cadeau, juste pour me procurer de temps à autre le plaisir de l’ouvrir, de humer l’odeur du bois et de contempler le spectacle.

Devant ce magnifique arc-en-ciel, je me raconte une histoire. L’ordre vient d’être donné aux habitants de Mers el-Kébir d’évacuer le village, car les bateaux français stationnés dans le port risquent d’être attaqués. Moman, affolée, organise le départ de la petite famille, elle réunit quelques provisions dans son cabasset. Michel, lui, ne se soucie que de son trésor, sa boîte de couleurs, qu’il prend la peine de dissimuler sous son matelas avant de monter se réfugier, avec Papa, Moman et Tessa, dans une ancienne poudrière, sur la colline surplombant le grand port.

Sophie.

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