« livres en lumières », festival du livre et des écrivains à Ferney Voltaire
Ferney-Voltaire a accueilli cette année, pour la première fois, un festival du livre et des écrivains. Les éditions Encre Fraîche y étaient invitées, représentées par Alexandre Regad et Catherine Demolis.
Olivia, Elisabeth et moi avons été invitées à nous exprimer sur ce sujet cent fois exploré, l’origine de l’écriture, le choix de nos sujets… le choix de notre éditeur -qui était à l’honneur ce jour-là. Une conversation a eu lieu autour d’une grande table au Théâtre de la Comédie. Intime, amusante. Un moment agréable, hors du temps.
Puis, nous avons pris place sous la grande tente, pour le « speed dating » organisé par les éditions Cousu Mouche. L’idée de base était d’utiliser le chronomètre ; sept minutes pour présenter notre oeuvre à de potentiels lecteurs, déclencher des « coups de foudre » et surtout convaincre les promeneurs de l’absolue nécessité de lire nos oeuvres…
Lorsque les visiteurs passent à proximité des tables de dédicaces, ils commencent par jeter un regard furtif à l’auteur. Puis, à son nom inscrit sur l’étiquette. Enfin, un coup d’oeil sur le livre.
C’est à ce moment-là que le miracle se produira -ou ne se produira pas. On se parlera ? Ou non.
Ces séances de dédicaces sont l’occasion pour moi de me remémorer mes propres balades dans les salons du livre. Je contemplais les auteurs assis derrière leurs tables, et je me demandais si j’allais m’approcher de tel, ou tel, m’asseoir face à lui ? J’en avais bien envie, mais… Si je prenais le risque de le faire, n’allais-je pas me sentir obligée d’acheter son livre ? Combien de fois suis-je revenue de ces fêtes avec des piles de bouquins achetés parce que j’avais trouvé l’auteur sympa, que je n’ai jamais lus, qui m’ont coûté cher, et que j’ai fini par donner parce que ma bibliothèque explose…
Les sortilèges de l’Enfant de Mers el-Kébir m’ayant placée depuis quelques mois de l’autre côté de la table de dédicace, mon angle de vision a changé -et ma vision du monde aussi. Finalement, l’endroit où je me sens le mieux, ce n’est ni devant, ni derrière la table… ce serait plutôt sur le côté.
Des promeneurs sont venus me parler… de mon activité de prof. Comment une ex-banquière, qui vendait des plans d’épargne logement et des comptes sur livret au CL, devient-elle prof, puis auteur de roman… ? Difficile bien sûr d’entrer dans les détails de la vie et je dois le dire honnêtement, ce n’est pas toujours très clair pour moi. Certaines fois, j’ai suivi un plan d’organisation raisonné. D’autres fois, les éléments d’évolution ont surgi au milieu du chaos. Je crois qu’il faut suivre ses élans, autant que faire se peut, et alimenter le feu de sa passion lorsque l’on a la chance d’en éprouver une.
Donc, sept minutes pour présenter l’enfant de Mers el-Kébir… qu’il m’a fallu six ans pour écrire. J’avais oublié mon sablier.
Je voudrais remercier ici les visiteurs qui m’ont consacré plus de sept minutes de leur vie… et davantage encore ceux qui s’apprêtent à passer trois ou quatre heures en ma compagnie, le nez dans mon roman !
Merci à Michaël Perruchoud des éditions Cousu Mouche, de cette bonne idée, même si honnêtement le timing n’a pas été scrupuleusement tenu… c’était super d’être là. Je remercie Alexandre et Catherine, mes éditeurs, pour leur soutien sans faille. Je remercie les responsables des affaires culturelles de Ferney Voltaire de leur chaleureux accueil et j’aimerais adresser un clin d’oeil tout spécial à Catherine Canivet pour ce café… qui, heureusement, a tardé à venir, ce qui m’a permis de mettre à l’épreuve ses ressources de cadreuse photo :), puis de faire sa connaissance, et enfin, de passer un excellent après-midi.
J’imagine aussi que l’ombre du Grand Monsieur de Ferney, une de nos gloires nationales, a plané sur la manifestation hier après-midi. Depuis les limbes, où il se trouve, il n’a pu que se féliciter de voir sa ville ouvrir de nouvelles fenêtres aux amoureux des livres ; lesquels ont bien retenu ses conseils inculqués l’année du bac français et n’ont jamais oublié de bien cultiver leur jardin.
Sophie, le 11 octobre
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